19/04/2014

Les formes de la conversation (5) : le conciliabule


Etienne Dinet (Nasreddine Dinet) - Conciliabule dans la nuit
Via Underpaintings




Etienne Dinet avait la particularité d'être à la fois un peintre orientaliste et un critique opiniâtre de l'arabophobie de son temps (et du nôtre, d'ailleurs). Chose rare chez les peintres de l'école, il apprit l'arabe et poussa l'acculturation jusqu'à la conversion à l'islam - ce qui  lui valut une franche hostilité dans les milieux artistiques français. Une grande partie de son œuvre dégage un érotisme loin de la norme orientaliste - on y célèbre le culte des corps libres plutôt que la captation/soumission voyeuriste.

Dinet soutint le projet Blum-Violette de 1929, comme un premier pas vers l'égalité des droits politiques. Pendant la 1ère guerre mondiale il avait milité pour le rapatriement et l'enterrement au pays des tirailleurs algériens morts en France. On pense que son tableau Al Massira (La procession) représente une manifestation contre la conscription forcée des algériens pendant cette guerre.



3 commentaires:

Patricia a dit…

Ah le conciliabule ! Magnifique forme de conversation.

Quelque chose m'échappe dans cet article. Sur le dernier lien que vous donnez vers le tableau Al Massira, je ne trouve pas le nom d'Etienne Dinet mais celui de Kaddouri.m.y avec un copyright. Est-ce une reproduction de l'oeuvre de Dinet ?

loeildeschats a dit…

C'est une reproduction par Kaddouri du tableau de Dinet - je n'ai pas trouvé l'original sur Internet. Dinet est beaucoup plus connu (et donc reproduit) en Algérie qu'en France, il a même fait l'objet d'une promotion officielle par les instance culturelles, qui voulaient y trouver une vision idéalisée de l'Algérie.

Patricia a dit…

Ah une vision idéalisée de l'Algérie... quelle belle expression quand on sait les résultats de la dernière élection présidentielle...