05/12/2009

Société du spectacle : identité nationale


Fernand Pelez - Grimaces et misère, 1888, détail



Raúl González Tuñon - Eche veinte centavos en la ranura
Musique : Cuarteto Cedron chant : Juan Cedron
Mis en ligne par desatormentandome



Fernand Pelez - Grimaces et misère, 1888, détail


Difficile devant cet orchestre français de ne pas penser à nos maîtres de l'heure, qui vont poussant leur limonaire patriotique dans les sous-préfectures éberluées. Comme dit le poète portègne, mets vingt centimes dans la fente, on te fera oublier tes misères, on te montrera des nains et des femmes à barbe, on te parlera du Vieux Pays.

Fernand Pelez a connu des hauts et des bas. Elève de Cabanel, après des débuts académiques il se fait peintre de la misère parisienne, dans une manière naturaliste originale qui allie l'onirisme à une précision glacée. Plus tard il se rapproche du symbolisme - au cabaret des Quat'z'arts, en bas de son immeuble, on le trouvait à la même table que Puvis de Chavannes. Et il meurt dans l'oubli.

Aujourd'hui encore, pourtant, on reçoit comme une gifle la vision des cinq grands panneaux de Grimaces et misère, les saltimbanques - mais si vous ne vous précipitez pas au Petit Palais vous risquez de ne pas revoir de sitôt la sublime Vachalcade, ni ce que Pelez a produit de meilleur, les grands crayons préparatoires des Danseuses moroses et des Petites figurantes.

Ensuite, retournez regarder les clowns tristes. Il défilent sous vos fenêtres - si vous ne les applaudissez pas, ils deviendront méchants.

Fernand Pelez, la parade des humbles, Musée du Petit Palais jusqu'au 17 janvier 2010.
On en parle mieux et plus en détail ici ou .

1 commentaire:

Patricia a dit…

Merci de nous faire connaître Fernand Pelez et son oeuvre. La belle découverte de ce jour ! Un plaisir de l'oeil et du coeur.